Emmanuel Torlasco, Délégué général de Mode Grand Ouest – « Faire réseau pour renforcer la production locale et la mode responsable »
À l’occasion de la 2e édition du RDV de la Mode Responsable, organisée à Nantes, la Samoa donne la parole aux acteurs qui structurent la filière sur le territoire. Première fédération régionale dédiée aux métiers de la production textile, habillement et maroquinerie, Mode Grand Ouest (MGO) joue un rôle clé dans la transition du secteur. Rencontre avec son nouveau délégué général, Emmanuel Torlasco.
Rdv de la mode responsable #2. Mot d’accueil Emmanuel Torlasco (Mode Grand Ouest). Halles 1&2. Nantes (Loire-Atlantique) 11/2025 © Justine Briot/Samoa
Vous venez de prendre vos fonctions. Quel est votre parcours rapidement ?
« Je travaille depuis de nombreuses années dans des fédérations professionnelles, avec une bonne connaissance des enjeux territoriaux et des dynamiques de filière. Ce qui m’anime, c’est de comprendre comment fonctionnent les écosystèmes, comment les entreprises produisent et comment on peut les accompagner. Chez Mode Grand Ouest, cette compréhension est centrale pour répondre aux besoins de nos adhérents. »
Comment définir MGO et son rôle dans la filière ?
« Nous sommes la première fédération régionale qui réunit trois métiers : textile, habillement et maroquinerie. Nous couvrons quatre régions* dans le Grand Ouest et fédérons plus d’une centaine d’entreprises, qui fabriquent localement, avec près de 7 000 salariés. Notre rôle principal, c’est de faire réseau. Les entreprises se rencontrent entre pairs, partagent leurs problématiques, leurs bonnes pratiques, et trouvent ensemble des pistes de solution. Nous menons un travail d’accompagnement opérationnel : innovation, RSE, technologies, formation continue… »
Pourquoi avoir participé au RDV de la Mode Responsable ?
« Parce que nos adhérents sont déjà très engagés : labels RSE (GOTS**, Ateliers engagés***), économie de matière, recyclage… Le RDV de la Mode Responsable est un espace où la création, la production et les enjeux de durabilité peuvent se rencontrer. C’est pour cela que nous avons décidé d’apporter notre contribution à travers la mobilisation de notre réseau, l’appui à la recherche d’intervenants ou encore l’animation d’une table ronde. Nous réfléchissons déjà à d’autres actions communes avec la Samoa. C’est essentiel : la mode responsable ne peut pas avancer sans intégrer la réalité des ateliers industriels. Et puis Nantes est un bassin créatif très fort. Nos ateliers, ancrés dans les bassins historiques comme Cholet ou la Vendée, ont tout intérêt à se connecter à cet écosystème. »
Comment se porte aujourd’hui la filière de la mode dans le Grand Ouest ?
« Comme beaucoup de secteurs, elle évolue dans une incertitude permanente. Mais les ateliers du Grand Ouest disposent de forces différenciantes : qualité, traçabilité, respect des délais, savoir-faire reconnu. Certains territoires connaissent même une croissance importante : la Sarthe, par exemple, a doublé ses effectifs dans la maroquinerie depuis 2016. Nos enjeux à venir seront de renforcer nos réseaux régionaux, de favoriser des synergies entre textile, habillement et maroquinerie, et de multiplier les ponts avec les écosystèmes créatifs comme celui de la Samoa. »
* Bretagne, Pays de la Loire, Centre-Val de Loire et Nouvelle-Aquitaine
**Global Organic Textile Standard : label international de référence garantissant des exigences environnementales et sociales sur toute la chaîne textile.
***Label sectoriel auditable pour les ateliers de confection basé sur ISO 26000